VADE-MECUM DE LA FUTURE ADMINISTRATRICE DE SOCIÉTÉ

Par Carole Deffez, Partner, Heidrick & Struggles – Paris

Petit-déjeuner chasseur du 20 janvier 2017

 

Do

  • La démarche de recherche de mandat d’administratrice nécessite une réflexion personnelle approfondie sur son apport et possible impact dans un Conseil.
  • Elle présuppose un ciblage des entreprises où cet impact est fort, notamment :
    • Entreprises d’autres secteurs qui rencontrent des problématiques similaires à celles que la future administratrice a déjà rencontrées
    • Apport d’un nouveau profil au sein du Board, en adéquation avec les enjeux et la stratégie de l’entreprise.
  • Elle nécessite d’identifier au sein de son réseau les personnes proches des Boards et une entrée en contact avec ces derniers par ‘capillarité’.
  • Pour accroître sa visibilité, il est recommandé de se faire connaître, par son parcours professionnel, des prises de position ou un engagement associatif par exemple. La démarche de développement du réseau, qui constitue encore un point d’effort pour certaines femmes, nécessite une grande écoute et de savoir donner avant de recevoir. Elle requiert également d’y consacrer régulièrement du temps professionnel pour porter ses fruits.  Ainsi, la future administratrice peut faire connaître son intérêt pour un mandat auprès des Cabinets d’Executive Search, notamment auprès des chasseurs qu’elle connaît déjà.
  • Les fonds d’investissement sont également de plus en plus intéressés par l’intégration de profils féminins dans les Conseils de leurs participations. Rejoindre un comité stratégique est une opportunité de mieux valoriser toutes les dimensions de son profil et requiert souvent un investissement opérationnel fort. Les advisory Boards des start-ups constituent aussi pour ces dernières une première étape vers la gouvernance.
  • Une fois la prise de contact avec un Board établie, il s’agit de démontrer un intérêt authentique pour l’entreprise et une connaissance approfondie de ses enjeux, ce qui suppose une due diligence préalable. Ceci nécessite de se mettre en empathie avec l’interlocuteur et établir un échange d’idées entre pairs sur la dimension stratégique de l’entreprise, qui est fondamental.
  • En ce qui concerne les Boards internationaux, il est recommandé de mettre en avant une spécificité européenne, plutôt que française. En effet certains marchés sont relativement fermés et fonctionnent essentiellement par cooptation, (le marché anglais en particulier) ; les candidates en provenance des pays émergents sont nombreuses.
  • Si un agrément de l’employeur est nécessaire, il peut être mis en avant qu’un mandat d’administratrice constitue une excellente formation à la dimension analytique et stratégique et permet de comprendre la transformation opérée dans d’autres secteurs.

 

Don ’t

  • Se considérer comme unique : il y a beaucoup de concurrence féminine pour peu de mandats à pourvoir.
  • Aborder les Conseils sous l’angle de la diversité : cela peut être irritant.
  • Postuler ouvertement pour un mandat d’administratrice, ce n’est pas un recrutement pour un poste opérationnel.
  • Adresser un profil d’administratrice à des cabinets d’Executive Search sans avoir au préalable identifié un contact adapté.
  • Se survendre (tout en sortant du syndrome de la ‘bonne élève’) ou se placer : c’est anxiogène pour l’interlocuteur.
  • Montrer que l’on s’est préparée intensivement, même si cela doit être le cas.
  • Insister, en l’absence d’adéquation culturelle avec le Board sur le profil-cible de ses membres : c’est perdre son temps.

 

Organisé par Brigitte Le Borgne (Cercle Gouvernance et Equilibre) et Isabelle Lange (PWN)

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