Par Blandine Cordier-Palasse, Managing Partner BCP Executive Search
Petit-déjeuner chasseur du 20 AVRIL 2017
Blandine Cordier-Palasse est convaincue que gouvernance et compliance sont intimement liées, ce qui l’a conduite par ailleurs à co-fonder le Cercle de la Gouvernance il y a 7 ans.
Dans sa vue, chaque administrateur doit d’abord se forger une vision stratégique pour l’entreprise, puis avoir une compréhension très fine de ce qu’un administrateur peut/ne peut pas faire.
Désormais, tout défaut de compliance est susceptible d’impacter lourdement l’image et la réputation de l’entreprise et il importe que l’exemple vienne du conseil, pour insuffler cette culture au niveau de la direction générale et dans les équipes opérationnelles.
La compliance est donc devenue un véritable outil de développement de la performance et c’est pourquoi Blandine Cordier-Palasse promeut l’entrée de professionnel(le)s de ces sujets dans les Conseils :
- En premier lieu, l’intérêt pour l’entreprise de se doter des compétences de gestion de ces risques juridiques et extra financiers, qui ont un impact financier dans la plupart des cas, est de pouvoir les identifier en amont, afin de les intégrer dans la stratégie dès le départ. Il s’agit en effet d’anticiper pour éviter de subir.
- Par ailleurs, de tels profils sont précieux pour accompagner la mise en œuvre de la stratégie et apporter les solutions appropriées aux problématiques rencontrées.
La protection vis-à-vis des conflits d’intérêts constitue l’un des points de vigilance dans la mise en œuvre de la compliance.
A cet égard la nomination au Conseil d’administrateurs indépendants est une vraie force. Blandine Cordier-Palasse recommande à cet effet à ses entreprises-clientes de ne pas s’enfermer dans leur secteur d’activité, mais au contraire de rechercher des profils extérieurs pertinents, dont l’expérience et la culture complémentaire ou décalée peut enrichir les interactions au sein du Conseil.
Enfin, elle constate que la prise en compte de ces sujets, notamment dans les entreprises non cotées, reste à parfaire en France, dans la mesure où les Présidents de Conseil (d’Administration ou de Surveillance) ne semblent pas réaliser les implications pratiques de l’application au 1er juin 2017 prochain de la loi Sapin 2. Il est vrai qu’au niveau national, le Président de l’Autorité vient tout juste d’être nommé…
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- Pour améliorer sa visibilité, il est recommandé de faire figurer les mots-clés en gras dans le CV d’administrateur.
- La démarche à adopter pour trouver le premier mandat peut être de :
- Identifier des entreprises qui nous intéressent, analyser la composition de leur Conseil et vérifier que notre profil s’inscrit en complémentarité
- Adresser au Président du Conseil une proposition de valeur très courte, démontrant notre impact potentiel sur 3 ou 4 points-clés de la stratégie de l’entreprise, en particulier notre compréhension fine des risques qu’elle supporte. Il s’agit notamment de montrer comment il est possible d’aider le conseil à définir la stratégie, en évaluant les risques.
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- Pour un profil orienté ‘compliance’, la posture d’accompagnement est importante et les qualités d’écoute féminine sont un atout indéniable. Il convient de veiller à ne pas effrayer le Conseil par une attitude trop ‘risk-adverse’.
- Les profils orientés ‘compliance’ sont très recherchés dans des sociétés en difficulté ou qui sont les secteurs sensibles. Il est recommandé de s’assurer, avant d’accepter un mandat, que la responsabilité qui en résulte est compatible avec notre propre degré d’acceptabilité du risque.
Pour ce faire, il faut notamment être attentif à la stabilité des organes de gouvernance, l’histoire passée et la stratégie de l’entreprise, ainsi qu’à la façon dont le Dirigeant communique à cet égard.
Organisé par Brigitte Le Borgne, Solenne Le Goaziou (Cercle Gouvernance et Equilibre) & Isabelle Lange (PWN – Women on Board)